Débats d’idées : “Restitutions”, repenser la mémoire au cœur du patrimoine ivoirien

Le 29 avril 2021, le Musée des Civilisations de Côte d’Ivoire a accueilli le cinquième débat du cycle “Débats d’idées”, une initiative de l’Institut Français de Côte d’Ivoire (IFCI). Intitulé “Restitutions”, ce débat s’est tenu dans un contexte international marqué par les revendications croissantes autour du retour des œuvres d’art africaines conservées en Occident. Il a permis de faire émerger des voix, des questions, des mémoires, et surtout des visions pour l’avenir.

Pensé comme un espace d’échange intergénérationnel et critique, ce rendez-vous faisait suite aux précédents débats du cycle, consacrés à “Décoloniser les arts”, “Femmes & Indépendances”, ou encore “L’avenir de la langue française”. La Fondation Original, investie dès l’amont dans l’élaboration des termes de référence de ce cycle, y a pleinement joué son rôle d’acteur engagé pour une culture vivante, inclusive et résolument tournée vers l’Afrique.

Un lieu, un symbole

Choisir le Musée des Civilisations de Côte d’Ivoire comme cadre de cette rencontre n’avait rien d’anodin. Ce lieu emblématique, porteur d’une grande partie du patrimoine matériel ivoirien, fut le théâtre d’un retour aux sources à travers une visite guidée des collections, suivie de la projection du film “Les statues meurent aussi” d’Alain Resnais et Chris Marker (1953), œuvre pionnière interrogeant la décontextualisation des objets d’art africains.

Un débat d’actualité

Le débat “Restitutions” s’est donné pour ambition de :

  • Interroger la place des œuvres africaines dans les collections occidentales et les enjeux multiples de leur retour (juridiques, politiques, identitaires) ;
  • Explorer les dimensions mémorielles et symboliques liées à la restitution et à la réappropriation ;
  • Donner la parole à la jeunesse ivoirienne, à ses interrogations et à ses aspirations sur cette question essentielle ;
  • Ancrer la réflexion dans une dynamique culturelle locale, en connectant les œuvres à ceux et celles qu’elles concernent directement.

Une modération signée Fondation Original

Le débat a été animé par Isabelle Zongo, présidente – fondatrice de la Fondation Original, qui en a assuré la modération avec écoute, engagement et profondeur. Elle a su créer un espace d’échange fluide entre spécialistes du patrimoine, étudiant·e·s, artistes et citoyen·ne·s, permettant à chacun·e de prendre la parole et d’élargir la réflexion au-delà de la seule restitution physique.

Elle a notamment insisté sur :

  • La nécessité de faire des restitutions un levier de transmission et non une fin en soi ;
  • Le rôle central de la jeunesse dans la redéfinition du rapport aux œuvres, à travers de nouveaux récits, usages et formats ;
  • L’importance des outils numériques pour documenter, diffuser, et reconnecter ces patrimoines à la réalité contemporaine.

Clôture artistique : la mémoire en mouvement

Pour conclure cette rencontre, une performance sensible et puissante de l’artiste Malick Koly, accompagné de percussionnistes traditionnels, a fait vibrer le musée. Un moment de résonance entre mémoire ancestrale et création contemporaine.

La Fondation Original : culture, transmission et mémoire active

À travers sa participation à ce cycle de débats citoyens, la Fondation Original confirme son engagement en faveur d’une médiation culturelle décoloniale, créative et ancrée dans le réel. Convaincue que les débats d’idées sont un levier essentiel de transformation, elle continue d’œuvrer pour connecter les arts, les savoirs et les publics, en Afrique et au-delà.

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