Le 25 février 2021, la scène culturelle abidjanaise a accueilli l’un des débats les plus stimulants de ce début de décennie. Organisé dans le cadre du cycle “Débats d’idées” de l’Institut Français de Côte d’Ivoire (IFCI), en partenariat avec l’INSAAC, le débat « Décoloniser les arts » a ouvert un espace de réflexion citoyenne autour des liens complexes entre héritages coloniaux, création artistique contemporaine, transmission culturelle et représentation.

Initié en janvier 2021 par l’IFCI, ces « Débats d’idées » ont pour objectif de favoriser les échanges critiques et intergénérationnels sur des thématiques majeures telles que les indépendances, les identités, les décolonisations et les expressions culturelles. Ce premier rendez-vous marquait le lancement du cycle “Débats d’idées”. Il s’est tenu le 25 février 2021 à l’INSAAC sur le thème « Décoloniser les Arts »
Une première rencontre pour planter le décor
Cette première rencontre visait à :
- Favoriser la circulation des idées entre disciplines, générations et territoires ;
- Créer un espace inclusif et critique sur les enjeux culturels, politiques et artistiques contemporains ;
- Stimuler une pensée décoloniale, vivante et située, à travers les regards croisés d’experts, d’artistes et de jeunes créatif·ve·s ;
- Encourager les étudiant·e·s à interroger les récits dominants, les formats imposés, les modèles de reconnaissance et de financement de l’art.
Une thématique au cœur des tensions créatives
Le thème “Décoloniser les arts” s’est imposé comme une urgence intellectuelle et artistique. Face aux clichés persistants, aux récits imposés, aux esthétiques codifiées par l’histoire coloniale, comment repenser la création depuis l’Afrique, pour l’Afrique et par ses propres voix ?
Les intervenant·e·s — Françoise Vergès (politologue), Karim Miské (écrivain), Armand Gauz (auteur) et Isabelle Zongo (fondatrice de la Fondation Original) — ont abordé des questions aussi brûlantes que fondamentales :
- Que signifie décoloniser l’acte artistique, dans sa pensée, sa production et sa diffusion ?
- Quelles sont les responsabilités des institutions culturelles et des écoles d’art ?
- Quelle place pour les nouvelles générations dans la construction d’imaginaires affranchis ?
- Le numérique est-il un nouvel espace de résistance et d’autonomie pour les artistes africains ?
Le débat, modéré par Anna Alix Koffi, fondatrice de Something We Africans Got, a permis une libre circulation des idées, entre analyses critiques, expériences vécues et visions prospectives.
Focus : la prise de parole d’Isabelle Zongo, Fondation Original
Invitée à participer à cette table-ronde, Isabelle Zongo, présidente – fondatrice de la Fondation Original, a partagé une contribution engagée et inspirante. Elle a notamment insisté sur :
- La nécessité de déconstruire les normes esthétiques imposées et de redonner de la place aux récits africains pluriels ;
- Le rôle crucial du numérique dans la réappropriation des outils de création, de diffusion et de narration par les artistes africain·e·s ;
- L’urgence de refonder les modèles de soutien à la création, en misant sur la co-création, la mutualisation des ressources, et l’indépendance stratégique des artistes ;
- La capacité des jeunes artistes à assumer une vision libre, décomplexée et consciente de leur propre histoire culturelle.
Une parole qui fait écho
Par sa participation à ce débat, la Fondation Original a réaffirmé son engagement à soutenir la montée en puissance d’une création artistique décolonisée, connectée et panafricaine.
En tant que plateforme numérique pour la valorisation des talents créatifs du continent, la Fondation milite pour un écosystème culturel où les artistes reprennent la main sur leurs récits, leurs supports et leur rayonnement.
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