Décoloniser les arts : premier débat de la série de débats initiée par l’Institut Français de Côte d’Ivoire en 2021

Lancé en janvier 2021 par l’Institut Français de Côte d’Ivoire (IFCI), le cycle « Débats d’idées » est un programme d’échanges publics réunissant penseur·se·s, artistes, intellectuel·le·s, étudiant·e·s et professionnel·le·s du secteur culturel autour de grandes questions contemporaines.
Pensé comme un espace de réflexion citoyenne, ce cycle explore les liens entre indépendances, identités, décolonisations et expressions culturelles, en lien avec l’histoire et les dynamiques sociales en Afrique et dans le monde.
La Original Foundation a contribué à l’élaboration des termes de références de l’ensemble des cinq (5) débats qui ont rythmés ce cycle de débats d’idées.

Objectifs du Débat « décoloniser les arts »

  • Favoriser la circulation des idées entre générations, disciplines et territoires ;
  • Créer un espace de dialogue ouvert, critique et inclusif sur les enjeux culturels et politiques contemporains ;

  • Stimuler la pensée décoloniale et l’intelligence collective, en confrontant les savoirs et les expériences ;

  • Encourager les étudiant·e·s et jeunes créatif·ve·s à questionner les héritages, les normes et les récits dominants.

Décoloniser les arts

Organisé en partenariat avec l’INSAAC, ce premier débat du cycle s’est tenu, le 25 février 2021 à l’INSAAC, sur le thème « Décoloniser les arts » dans la continuité de la Nuit des Idées 2021.
Il s’agissait d’interroger la place des héritages coloniaux dans les pratiques artistiques actuelles : représentation, transmission, financement, reconnaissance, formats ou esthétiques.
Comment penser l’art en dehors des standards issus de l’histoire coloniale ? Comment construire de nouvelles narrations, de nouveaux gestes artistiques et pédagogiques plus enracinés et libres ?

Thématiques abordées :

  • Comment les clichés, normes et formats hérités influencent encore la création et la carrière des artistes ?
  • Que signifie décoloniser l’acte artistique, dans sa pensée, sa production, sa diffusion ?
  • Quels sont les rôles des institutions, écoles, musées, médias et fondations dans cette démarche ?
  • Quelle est la responsabilité des jeunes générations dans la réappropriation des imaginaires ?

Les intervenant·e·s du panel :

  • Françoise Vergès (politologue, Paris),
  • Karim Miské (écrivain, Paris),
  • Armand Gauz (écrivain, Abidjan),
  • Isabelle Zongo (fondatrice de Original Foundation, Abidjan).

La modération a été assurée par Anna Alix Koffi, directrice artistique et fondatrice de Something We Africans Got.

Focus – La prise de parole de la Fondation Original

Invitée au débat en tant qu’actrice engagée dans la transformation du secteur culturel africain, Isabelle Zongo, fondatrice de la Original Foundation, a apporté une voix essentielle à la réflexion sur la réappropriation des récits artistiques africains à l’ère numérique.

Dans son intervention, elle a souligné :

  • L’importance de décoloniser non seulement les esthétiques, mais aussi les outils de production, de diffusion et de financement de l’art.
  • Le rôle du numérique dans l’émancipation des artistes africains, comme espace de création autonome, de mise en réseau, et de vistibilisation sans filtre.
  • L’urgence de repenser les modèles de soutien aux artistes, en intégrant des logiques de co-création, de mutualisation, et d’indépendance stratégique.
  • L’importance de prendre en compte la compréhension et les préoccupations des artistes africains souvent décomplexés sur le sujet.

À travers cette prise de parole, la Original Foundation a affirmé son positionnement comme plateforme pionnière pour la valorisation des cultures africaines et des talents créatifs émergents, en Afrique comme dans la diaspora.